PARIS (75) - CARTES POSTALES

 

661. Montmartre. - Eglise Saint-Jean-l'Evangéliste

après 1905

carte postale (G. C. A., Paris)

14 x 9 cm

Ham-Paris, collection Beaurain

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Correspondance :

" Ma chère Andrée,

Je te remercie de ta gentille lettre, j'espère que Papa Ernest va beaucoup mieux et lui souhaite une prompte guérison. [T]u nous excuseras auprès de tes Parents si nous ne nous rendons pas à leur gracieuse invitation, mais nous préférons attendre car nous irons alors tous les quatre avec Papa et Maman, dans les premiers jours de Février. Nous vous envoyons notre photographie et vous embrassons tous bien affectueusement. Ta sœur qui vous aime bien tous. Denise "

Commentaire :

C'est à la fin du XIXe siècle que la construction d'une nouvelle église sur la pente de la butte Montmartre, à mi-chemin des églises de La Trinité et de Saint-Pierre, est décidée. Cette nouvelle église devait permettre aux habitants de l'ancienne commune de Montmartre de se réunir. Elle est bâtie près de l'ancienne entrée de l' "abbaye d'en bas", que les moniales bénédictines avait fait construire, au XVIIe siècle, à l'emplacement de l'actuelle place des Abbesses.

Le chantier est confié à l'architecte Anatole de Baudot (1834-1915) en 1894, mais le ministre des Cultes s'oppose à la construction d'une nouvelle église jusqu'en 1897. Cette année-là, Saint-Pierre-de-Montmartre est fermée en raison de sa vétusté, ce qui rend ce nouveau lieu de culte indispensable.

Ancien élève d'Henri Labrouste, Anatole de Baudot avait ouvert, en 1887, le premier cours d'architecture médiévale aux Beaux-Arts. Il s'intéressait également aux techniques modernes de construction, qu'il propose de mettre en œuvre pour Saint-Jean-de-Montmartre. L'architecte utilise, à cette occasion, le procédé économique de construction en mortier armé breveté par l'ingénieur Paul Cottancin et conçoit un édifice à ossature métallique, mortier de remplissage et briques rouges.

Cette technique révolutionnaire suscita toutefois de vives inquiétudes, au point qu'une ordonnance de démolition fut prononcée en 1900 ! Pour convaincre de la viabilité de sa construction, Anatole de Baudot se livra à une démonstration au cours de laquelle il déversa plus d'une tonne de sable sur une dalle d'un mètre carré, soutenue par des piliers semblables à ceux employés à Saint-Jean, sans que celle-ci ne rompit. Stoppé en 1898, le chantier de l'église put reprendre en 1902.

A son achèvement, Saint-Jean-de-Montmartre est consacrée comme "chapelle de secours à Saint-Jean-l'Évangéliste", avant de devenir une paroisse à part entière en 1905.

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PARIS MONTMARTRE CP207