SCEAUX (92) - CARTES POSTALES

 

DOMAINE DE SCEAUX. Le Château, vu de l'Allée de Montlhéry
vers 1935
carte postale
9 x 14 cm
Ham-Paris, collection Beaurain

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Correspondance :

" [j'] sommes de sortie. Bons baisers.
[Yves et Jean] "

Adressée à " Melle B. Maignan / E. S. F. / Maternité de Poitiers / Vienne "

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Commentaire :

La bordure blanche de l'encadrement et la piètre qualité du papier suggère une date d'édition située autour de 1935, peu avant ou après l'inauguration du parc de Sceaux par le président de la République Albert Lebrun. 

La carte postale est, selon toute vraisemblance, adressée à l'Ecole des Sages-Femmes (E. S. F. ) de la Maternité de Poitiers. 

Le point de vue se situe au débouché de l’allée transversale qui file en contrebas de la grande allée menant aux cascades. Cette allée prit, probablement à l'époque des Trévise, derniers propriétaires du domaine de Sceaux au XIXe siècle, le nom d'« allée de Montlhéry ». 

Pourquoi donner le nom de Montlhéry à une allée du parc de Sceaux ? Cette ville éloignée, située au sud du domaine de Sceaux, était remarquable pour sa tour, vestige d'un ancien château médiéval. On peut lire, ici ou là, que la duchesse du Maine effectuait, au XVIIIe siecle, des observations astronomiques et contemplait la campagne environnante (jusqu’à Montlhéry !) depuis les parties hautes de son pavillon de la Ménagerie : « Parmi 'les hautes sciences', l’astronomie [tenait] une place essentielle dans [l']esprit [de la duchesse du Maine]. Depuis les premières leçons de M. de La Bruyère (...), jamais sa passion pour les astres ne s’est démentie. D’aucuns y ont même vu la cause de son obstination à faire bâtir son pavillon de la ménagerie. A l’étage de ce bâtiment situé au point culminant du domaine, une galerie extérieure en belvédère offr[ait] une vue imprenable sur la campagne. Aucun autre lieu à la ronde ne présent[ait] un tel panorama. A la belle saison, après une nuit de jeux et de fêtes, on v[enait] y contempler l’astre du jour s’élevant au-dessus des hauteurs de L’Hay. Chacun admir[ait], loin vers le sud, les couleurs ocre[s] et rougeoyantes de la tour de Montlhéry mais aussi les teintes chaque fois renouvelées éclairant la vallée de la Bièvre » (J.-L. Gourdin, La Duchesse du Maine, Paris, Pygmalion, 1996, p. 292-293).

Cette anecdote, sans doute plus proche du mythe que de la réalité, justifie peut-être cette ancienne appellation, aujourd’hui complétement oubliée.

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Nicolas DELOBEL
Flore et Zéphyr
1752
huile sur toile
Sceaux, pavillon de l'Aurore, cabinet latéral sud

Nicolas Delobel (1693-1763) dispose par ailleurs discrètement la tour de Montlhéry au fond du paysage  accueillant Flore et Zéphyr, que l'artiste réunit dans un tableau peint en 1752 pour le plafond du pavillon de l'Aurore en mémoire de la cinquième Nuit de Sceaux. 

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SCEAUX DOMAINE CP142

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