SCEAUX (92) - PARTITIONS

Henri BOHLMAN-SAUZEAU
La Duchesse du Maine. Quadrille élégant
1857
livret de partition (Paris, Alexandre Grus, Editeur, Boulevard Bonne Nouvelle, N° 31)
25,5 x 33,2 cm
Ham-Paris, collection Beaurain

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Commentaire :

Henri Bohlman fut, au XIXe siècle, l'un des nombreux compositeurs de quadrilles, danse de bal et de salon en vogue du Premier Empire à la Troisième République. Bohlman, dont les compositions étaient destinées à être jouées au piano, se fit appeler "Bohlman-Sauzeau" après son mariage avec Marie-Augustine Sauzeau, fille aîné de l'éditeur de ses partitions jusqu'en 1846. 

Bohlman-Sauzeau puisait volontiers son inspiration dans des faits remarquables, prenait le prétexte de personnages historiques, illustrait parfois d'anciennes coutumes régionales ou des lieux singuliers. En 1857, son "quadrille élégant" raviva le souvenir de Louise-Bénédicte de Bourbon (1676-1753), duchesse du Maine. Petite-fille du Grand Condé, cette princesse avait vécu à Sceaux, où elle s'était entourée de nombreux courtisans, qui s'employèrent à lui composer de fabuleux divertissements mêlant musique, danse et comédie. 
      

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Victor BERTAUTS, d'après A. JOPEL
[La Duchesse du Maine à sa table de toilette], 1857, lithographie imprimée

Commentaire :

L'illustration du livret montre une dame à sa toilette, en conversation avec un gentilhomme et quelques courtisans. La scène est censée représenter la duchesse du Maine et son époux, Louis-Auguste de Bourbon (1670-1736), duc du Maine, fils naturel de Louis XIV. 

La mode vestimentaire et le mobilier suggèrent toutefois une époque plus tardive, qui caractérise plutôt la seconde moitié du XVIIIe siècle. De toute évidence, les illustrateurs n'ont pas recherché la vérité historique : ils travestissent en effet le duc et la duchesse du Maine en deux personnes de qualité qui rappelleraient plutôt Louis XV et la marquise de Pompadour ! 

L'illustrateur Victor Bertauts (actif entre 1831 et 1882), qui interprète le dessin inventé par un certain Jopel, travaillait principalement pour les éditeurs de musique imprimant des centaines de partitions aux couvertures lithographiées pour danses de salon, romances, et plus tard, chansons de cafés-concerts. 

Sa signature est apposée en suivant le contour de l'illustration, en bas à gauche : " LITH BERTAUTS R. CADET 11". Son adresse professionnelle se situait alors au 11, rue Cadet, à Paris.

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[Page de garde]


La personnalité de la duchesse du Maine avait, bien avant 1857, reparu sous la plume du romancier Alexandre Dumas qui évoqua, dans Le Chevalier d'Harmental (1842), la conspiration menée par la princesse contre le Régent Philippe d'Orléans. Un article du Magasin Pittoresque raviva, quelques années plus tard, en 1846, le souvenir des divertissements de la cour de Sceaux (voir REV14). 

Enfin, en 1856, l'historien et romancier français, Gustave Desnoiresterres (1817-1892), composa, pour La Revue de Paris, un long texte en plusieurs chapitres sur l'histoire du domaine de Sceaux, dont une partie est consacrée à la cour galante de la duchesse du Maine.

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Commentaire :

L'illustration et le texte de couverture sont légèrement inclinés, en raison d'un mauvais calage au moment de l'impression ou de la découpe du livret.

Cette partition est éditée par Alexandre Grus (1810-1871), éditeur de musique, dont la maison se situait au 31, boulevard Bonne-Nouvelle, à Paris.

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SCEAUX MAINE PART01

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