SCEAUX (92) - REVUES


Georges COURTIN
"Le Parc de Sceaux"
Revue du personnel de la C.P.D.E. (Compagnie Parisienne de la Distribution d'Electricité)
 avril 1939, n° 4, p. 5-8
27 x 21 cm
Ham-Paris, collection Beaurain

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Contenu de l'article :


Sceaux, chef-lieu d'arrondissement du département de la Seine, est une ville entourée de riants paysages. Elle domine le Parc de Sceaux, une des plus belles promenades de la région parisienne.
Le domaine de Sceaux date de la fin du XVIe siècle. Colbert l'acheta en 1670 ; il y fit construire un château que décora le peintre Le Brun. Le Nôtre créa un parc de 600 arpents ; les sculpteurs Pierre Puget et Girardon ornèrent les bosquets de leurs chefs-d'œuvre. Le grand ministre passa à Sceaux ses rares moments de loisir ; il y donna des fêtes splendides et reçut deux fois la visite de Louis XIV.
Après avoir appartenu au fils de Colbert, le domaine de Sceaux devint, en 1700, la propriété du duc du Maine, fils de Madame de Montespan. La duchesse du Maine s'entoura d'une cour de grands seigneurs, de poètes et de beaux esprits. Elle donna les somptueuses "Nuits de Sceaux", avec concerts, spectacles, feux d'artifices et joutes sur l'eau.
Le duc de Penthièvre hérita du domaine en 1775, mais il en fut chassé sous la Révolution. Le parc, décrété bien national, devint alors un lieu de réjouissances populaires. La propriété fut vendue en 1798, son acquéreur livra le château aux démolisseurs, détruisit les cascades et mit les pelouses en culture. 
Sous Napoléon III, le duc de Trévise fit construire l'actuel château de Sceaux. En 1924, ses descendants vendirent au Département de la Seine la vieille propriété seigneuriale, âprement convoitée par les lotisseurs.
Le domaine était à l'abandon et sa réfection exigeait des dépenses considérables. Pour y faire face, le Conseil Général de la Seine morcela une partie du parc, sacrifice qui procura les ressources nécessaires à l'exécution des travaux.
L'Entrée d'Honneur du parc de Sceaux se trouve en face du lycée Lakanal. Elle est ornée d'une grille armoriée et flanquée de groupes d'animaux, sculptés par Coysevox.
Une allée ombragée relie l'entrée d'honneur au château. A gauche de cette allée s'élève l'Orangerie ; à droite, l'ancienne ferme du château précède le Pavillon de l'Aurore.
L'Orangerie, vaste bâtiment pouvant contenir 300 orangers, évoque les fêtes brillantes de l'Ancien Régime. En 1677, Colbert y fit représenter Phèdre devant Louis XIV et la cour.
Le Pavillon de l'Aurore, chef-d'œuvre de Claude Perrault, est une gracieuse rotonde, entourée d'escaliers et de terrasses. La coupole est décorée d'une fresque de Charles Le Brun, représentant l'Aurore.
Le Château de Sceaux n'offre rien de remarquable ; par contre, il renferme l'intéressant Musée de l'Île-de-France, consacré à la région parisienne et à ses aspects d'autrefois. La façade ouest domine une suite de pelouses, ornées de bassins et de statues, qui forment une jolie perspective de 1500 mètres de longueur.


Au sud du château s'ouvre l'Allée de la Duchesse, une des plus belles du parc. Elle aboutit aux Grandes Cascades, récemment reconstituées. L'eau s'échappe par des masques en bronze, franchit une dizaine de vasques, disposées en escalier, et tombe dans l'Octogone, large bassin entouré de grands arbres.
Le Grand Canal, célèbre par les fêtes nautiques de la duchesse du Maine, est une superbe pièce d'eau, longue d'un kilomètre. Il attire, à la belle saison, un grand nombre de fervents du canotage.
Au milieu d'une prairie, située à l'ouest du Grand Canal, s'élève le Pavillon de Hanovre, charmante construction du XVIIIe siècle, amené pierre par pierre du boulevard des Italiens, en 1933.


Une rampe, faisant suite au Grand Canal, conduit à la Balustrade des Pintades, d'où le coup d'œil est magnifique. La façade rougeâtre du château contraste avec les pelouses vert émeraude, le Grand Canal luit au soleil et les frondaisons du parc semblent se confondre avec les Bois de Verrières, qui s'estompent à l'horizon.


Le Musée de l'Île-de-France, créé en 1937, fait revivre, par la peinture, le dessin et la gravure, tout un passé de la région parisienne.
Ses tableaux de l'école 1830 révèlent au visiteur des coins rustiques aujourd'hui disparus, comme les carrières de Montmartre, les hauteurs de Belleville, les bords de la Seine à Saint-Ouen, l'entrée des bois de Romainville.
Des gravures anciennes donnent une idée du domaine de Sceaux au temps de sa splendeur ; d'autres représentent les plaisirs champêtres des lorettes, des grisettes et des jeunes beaux , tels que les décrivit, au siècle dernier, le romancier Paul de Kock."

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SCEAUX - DOMAINE REV03

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