HAM (80) - CORRESPONDANCES DE GUERRE

 

Jules BEAURAIN (1892-1916)
Lettre envoyée à Alexandre Beaurain, père de l'expéditeur
1915
lettre à l'encre brune sur papier à petits carreaux
Ham-Paris, collection Beaurain

***
" Paris, le 6 novembre 1915

Mon cher Père,
C'est avec un grand plaisir que je viens de recevoir ta lettre du 1er octobre. Je suis vraiment heureux de te savoir en bonne santé, de même que mon cousin Sabas. De mon côté, cher Père, ça va très bien aussi et j'ose espérer que ça continuera. Cher Père, tu ne peux croire le bonheur que j'éprouve chaque fois que je reçois une lettre et de savoir que tout le monde chez nous se portent (sic) bien. Aussi, tu sais, quand tu leur écrira (sic), embrasse bien fort maman, mes frères et sœurs, Grand'mère, ma tante Pamphile et Lucie. 

[Ecrit verticalement, contre la marge gauche]
Le fils de Madame Pagniez est toujours en bonne santé et te donne le bonjour. Tu en fera (sic) part à sa mère.

***

Dis-donc Papa, as-tu des nouvelles de ma Fernande et de ma petite nénette ? Je penses  (sic) que oui et j'ose espérer qu'elle est toujours en bonne santé, de même que la petite. En tout cas, fais la commission chez nous et dis à maman qu'elle les embrasse bien fort tous (sic) les deux, et surtout qu'elle ne se fasse pas de mauvais sang, car je suis toujours en aussi bonne santé. J'ai su par une de tes cartes que M. Goudmand et Léon Delvigne étaient de retour au Pays. N'oublie pas de leur envoyer toutes mes amitiés. Maintenant, cher Papa, toute la famille de St Denis, ma tante Jeannette, toute sa famille, sont tous en bonne santé. Suzanne et ses petites filles également.

[Ecrit verticalement contre la marge gauche]
Dis à maman qu'elle embrasse Mémère, ma tante Pamphile et Lucie.
A la pauvre ma tante Colombe , si c'est possible.

*** 


Ma tante Jeannette est bien contente que tu as reçu tes colis. Aussi, tu sais, nous lui devons de la reconnaissance car elle est vraiment bonne pour nous deux. Fernand Quevillart, ainsi que tous les cousins, tous sont en bonne santé. Fernand Decraemer va de mieux en mieux. Jean Billa va bien aussi. André Patin, Emile Josse, Boufflers, Barbier Adolphe et bien d'autres amis. Albert Taine [est retourné] près de sa femme ; il est bien content. Alors cher Père, je compte recevoir ta photo sous peu, ainsi que celle de Sabas, ça nous fera bien plaisir.

***


Il est  vraiment regrettable que tu ne puisses pas m'envoyer celle de maman, frères et sœurs, ainsi que celle de Fernande et de la petite, enfin prenons patien[c]e et espérons que nous nous retrouverons tous en famille.
Rien de plus à te dire pour le moment. J'attends de tes nouvelles bientôt. Encore une fois, embrasse toute la famille pour moi, sans oublier ma Fernande et ma petite Nénette. Embrasse aussi Sabas et une bonne poignée de mains au petit La Cerise, ainsi qu'aux copains.
Reçois, cher Papa, les meilleurs baisers affectueux de ton fils qui ne cesse de penser à vous tous.
Ton fils qui t'aime pour la vie.
Jules Beaurain
Toujours même adresse, chez ma tante. "

***

Commentaire :


Jules ne demande pas à  son père, Alexandre, de lui écrire à Verdun, où il servait comme infirmier au nouvel hôpital militaire (voir CG04 (1-2) ), mais chez sa tante, sans doute à Saint-Denis, où il passait probablement ses journées de permission (Ham, où se trouvaient les autres membres de sa famille, était alors sous occupation allemande). Alexandre correspond, au moins dès la fin de l'année 1914, avec son fils à Verdun (voir CG03 (3-4)). Jules écrit, pour sa part, au camp de prisonniers d'Holzminden, où son père était retenu en détention, comme le suggèrent les traces d'un tampon à l'encre bleue.

***
HAM SOLDATS ET PRISONNIERS CG05

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