SCEAUX (92) - REVUES

 


"Le Pavillon de l'Aurore à Sceaux (ancien château de Sceaux)"
page extraite de la revue Le Magasin Pittoresque
1853, t. XXI, n° 24, p. 185
29 x 19 cm
Ham-Paris, collection Beaurain

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Vue du pavillon de l'Aurore dans le parc de l'ancien château de Sceaux. - Dessin de Champin


" "Au milieu du potager est le très-admirable pavillon de l'Aurore, qu'on a ainsi nommé, non-seulement parce qu'il est au levant, mais parce que M. Lebrun y a peint la déesse Aurore.
" Ce pavillon est un édifice rond, qui a douze ouvertures y compris celle qui sert d'entrée. Comme il est élevé, on y monte par deux escaliers opposés l'un à l'autre. Il y a deux enfoncements qui forment deux cabinets, dont les belles peintures sont de M. Lobel ; ils se regardent et renferment trois croisées. L'un des cabinets représente Zéphyre et Flore ; l'autre Vertumne et Pomone. " (Extrait d'Une promenade à Sceaux-Penthièvre, 1783).
Cette ancienne description est fidèle, seulement le nouveau parc a envahi le potager et s'étend aujourd'hui jusqu'aux marches de l'escalier dont l'herbe et la mousse couvrent la pierre. L'élégante rotonde n'est plus meublée que d'instruments de jardinage. La belle peinture de Charles Lebrun qui décore la voûte est presque invisible : plusieurs figures charmantes ont échappé cependant à la dégradation, et il serait encore très-possible de restaurer cette riche et noble composition qui heureusement a été gravée. Huit jolies petites peintures au-dessus des fenêtres et des portes pourraient aussi être ravivées. Sur le petit plafond du cabinet à droite, la scène de Vertumne et Pomone a conservé toute sa fraîcheur : la moitié de celle qui, dans l'autre cabinet, représentait Flore et Zéphyre, n'existe plus : le plafond est effondré. A quoi tient-il que l'on ne répare ces outrages du temps ? On admire, on regrette, on espère. "

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Commentaire :

Peintre, aquarelliste et lithographe, Jean-Jacques Champin (1796-1860) se forma dans l'atelier de Jean-Auguste Régnier (1787-1860), peintre d'histoire et paysagiste, grand admirateur de John Constable. Né à Sceaux et protégé par le duc de Trévise, dernier propriétaire du domaine autrefois créé pour Colbert, Champin laissa plusieurs vues pittoresques du parc de Sceaux.

Le pavillon de l'Aurore, construit pour agrémenter la demeure de Colbert, se dressait, à la fin du XVIIe siècle, au milieu d'un potager dessiné par le fameux La Quintinie. Ce potager subsista partiellement au XIXe siècle : les Trévise plantèrent sur son emprise un parc paysager qui s'étendit jusqu'aux marches de l'édifice classique.

Claude-François Gaignat de l'Aulnays, mentionné par l'auteur du Magasin pittoresque, publia l'une des descriptions les plus complètes du domaine de Sceaux à son apogée : Promenade de Seaux-Penthièvre, de ses dépendances et de ses environs, avec une description de tout ce qu'il y a de remarquable dans chaque village..., Amsterdam, Et se trouve à Paris, 1778. 

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La coupole du pavillon de l'Aurore, peinte en 1672 par Charles Le Brun (1619-1690), représente la déesse Aurore, chassant les puissances obscures de la Nuit. Les peintures décorant les plafonds des cabinets latéraux, réalisées par Nicolas Delobel (1693-1763), remplacent d'anciennes compositions à sujets mythologiques. Le marquis de Trévise, propriétaire de Sceaux après son père, fit restaurer les œuvres de Delobel et les emporta pour les placer dans son hôtel particulier, à Paris. Elles retrouvèrent le pavillon de l'Aurore au XXe siècle, lorsque le légataire universel de la princesse de Cystria, qui avait revendu Sceaux au département de la Seine en 1923, proposa de les céder.

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SCEAUX DOMAINE REV19

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